Crédit immobilier : après une année noire, les signes d’une embellie en 2025
Après la pluie, le beau temps. Alors que le marché du crédit immobilier a traversé une année difficile en 2024, marquée par des taux élevés, les nuages se dissipent. Une reprise progressive semble enfin se dessiner, indique la Banque de France.
Baisse historique des crédits immobiliers
2024 restera comme la pire année pour le crédit immobilier depuis une décennie. Selon les chiffres publiés par la Banque de France, le volume des nouveaux crédits à l’habitat (hors renégociations) s’est effondré à 110,1 milliards d’euros. Du jamais vu depuis 2014. En cause : la flambée des taux d’emprunt, conséquence du resserrement de la politique monétaire européenne. La preuve avec les données des taux moyens de la Banque de France qui sont passés de :
- 1,80 % au premier trimestre 2022 ;
- à 4,25 % (taux tout compris) en fin d’année 2024 pour les emprunts sur plus de 20 ans.
Résultat, le coût d’un prêt de 100 000 euros sur cette durée représente près de 50 000 euros d’intérêts. Sans surprise, cette situation a pesé lourdement sur le pouvoir d’achat immobilier des ménages. Avant de se lancer dans une acquisition, mieux vaut vérifier la faisabilité du projet et effectuer différentes simulations de prêt immobilier.
Vers une reprise du marché
Malgré cette crise, la Banque de France se veut optimiste. Le mois de décembre 2024 affiche le meilleur niveau de l’année avec 11,6 milliards d’euros de nouveaux crédits accordés. En parallèle, les taux d’intérêt amorcent une légère décrue, atteignant 3,30 %, hors frais et assurances. Ce retournement de tendance est confirmé par plusieurs grandes banques. Crédit Agricole observe une hausse de 18 % du crédit immobilier au quatrième trimestre, tandis que BPCE (Banques populaires et Caisses d’Épargne) annonce une progression de 30 %. Pour autant, les experts restent prudents pour 2025, anticipant une reprise modérée en raison du faible nombre de nouveaux logements disponibles et d’une demande encore fragile.
La construction de logements en crise
Si l’octroi de crédits commence à se redresser, la construction de logements, elle, reste en grande difficulté. Selon le ministère de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation, seulement 330 400 logements ont été autorisés en 2024, soit une baisse de 12,3 % par rapport à 2023. Le recul est encore plus marqué pour l’habitat individuel (-14,9 %) que pour le collectif (-10,7 %). Des résultats qui s’expliquent par :
- la hausse des coûts des matériaux provoquant un renchérissement de la construction ;
- la remontée des taux d’intérêt qui a freiné les acheteurs comme les promoteurs.
Malgré un léger rebond au dernier trimestre (+5 %), la crise du logement neuf persiste, accentuée par la fin progressive des aides au crédit et à l’investissement locatif.