Enfin, la situation s’améliore… Après deux années de baisse, le marché du crédit immobilier montre des signes de reprise, stimulés par des conditions favorables.
La reprise des crédits immobiliers
Le marché du crédit immobilier en France affiche des signes encourageants de reprise après deux années de baisse significative. Selon le dernier baromètre de Crédit Logement/CSA, la production de prêts immobiliers a enregistré une augmentation de 12,2 % au deuxième trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent. Et, fait important, ces chiffres récents tiennent compte de l’impact de la dissolution de l’Assemblée nationale sur les projets immobiliers. Ainsi, bien que le volume total des crédits accordés reste en baisse de 25,5 % par rapport à l’année précédente, l’amélioration récente et progressive du secteur est encourageante. Preuve que la dynamique a changé : l’an dernier, la production avait chuté de presque 41 %. Le marché est donc bel et bien en train de repartir, comme l’indique Michel Mouillart, responsable de l’Observatoire, « mais les plaies ne sont pas refermées ».
Le rôle clé du marché de l’ancien
Cette reprise est en partie alimentée par les ménages aux revenus confortables qui profitent des baisses de prix sur le marché de l’ancien. Un marché qui représente les deux tiers du crédit immobilier en France. Cadres et professions libérales ont pu saisir des opportunités d’achat intéressantes dans l’immobilier ancien, comme en témoignent les chiffres de la solvabilité des acquéreurs sur ce segment qui se sont nettement améliorés. En effet, l’apport personnel des acheteurs est passé de 21 % à 22,6 % de la valeur du bien en un an. Disposant de revenus plus élevés que les primo-accédants, ces foyers ont ainsi pu améliorer leur profil emprunteur grâce à plusieurs facteurs favorables :
- la maîtrise de l’inflation ;
- l’assouplissement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) qui a consenti à réviser ses taux directeurs à la baisse ;
- le repli des taux des crédits immobiliers qui suivent la même tendance et atteignent 3,66 % fin juin, contre 4,20 % fin 2023.
Sans compter que les banques ont continué de soutenir activement le marché, participant ainsi à faciliter l’accès au crédit. D’ailleurs, la production de prêts accordés sur plus de 20 ans est restée à un niveau élevé (64,2 %).
Des marges reconstituées
Après avoir resserré le robinet du crédit et pris le temps de reconstituer leurs marges, les banques ont fait leur retour sur le marché. Pour la première fois depuis trois ans, avec l’essoufflement de l’inflation, « les taux réels redeviennent positifs », explique Michel Mouillart. Autrement dit, l’activité de prêt est de nouveau plus favorable aux banques. Reste que la demande n’est pas encore au rendez-vous. Pourtant, les acteurs restent optimistes. L’Observatoire prévoit une production de crédits immobiliers autour de 150 milliards d’euros, similaire à 2023. Et les perspectives sont encore meilleures à horizon 2025, avec un total de 165 à 170 milliards d’euros