La série Emily in Paris favorise l’attractivité de la capitale. Résultat ? La clientèle américaine opère un retour en force sur le marché immobilier haut de gamme parisien.
Les Américains investissent le marché parisien haut de gamme
Les acheteurs américains sont bel et bien de retour sur le marché immobilier de prestige parisien. Cette nouvelle clientèle américaine investit les plus beaux secteurs de la capitale, grâce à un dollar fort et des taux d’intérêt plus bas qu’aux États-Unis. En effet, la situation est plus que favorable pour les Américains avec une parité euro/dollar avantageuse (1 $ = 0,9 € en mars 2023) et des taux d’intérêt fixes à 3 % en France contre 6 % à 7 % chez eux en variable.
Comme l’observe Thibault de Saint-Vincent, président du réseau Barnes, « ils ont parfois l’impression que c’est la période des soldes ». Le groupe Junot observe ainsi un bond de 65 % de ses acheteurs étrangers dans son bilan annuel en 2022. Parmi cette clientèle, les Américains pèsent à eux seuls 21 %. Si l’on s’intéresse à l’ultra-luxe, la clientèle étrangère compte pour 50 % des ventes de plus de 4 millions d’euros. Et plus on grimpe dans la gamme de prix, plus les acheteurs américains sont présents.
L’esprit d’Emily in Paris dope le marché immobilier
Mais que viennent chercher les acheteurs américains dans la capitale ? Sans grande surprise, ce sont les biens avec le charme de l’ancien situés dans les quartiers typiquement parisiens qui sont prisés. Et si l’appartement est clé en main et habitable immédiatement, c’est encore mieux ! Dans le quartier de la rue Vavin et autour du jardin du Luxembourg où a été tournée une partie de la série Emily in Paris, c’est l’engouement.
Cette série à succès de Netflix qui suit le quotidien d’une Américaine mutée à Paris magnifie la vie parisienne. La fiction fait en effet découvrir la Ville Lumière et ses quartiers aux jeunes Américains startuppers. Depuis sa diffusion, Emily in Paris dope l’attractivité de Paris. Récemment, un sondage de l’IFOP a révélé que 47 % des Américains ayant vu cette série ont une très belle image de Paris. Cette nouvelle clientèle américaine plus jeune arrive à Paris pour s’offrir un petit bout de la capitale. Ils recherchent un bien au cœur de la mode, de la gastronomie et de la vie culturelle, « dans l’esprit de la série Emily in Paris », explique Nicolas Pettex-Muffat, directeur général de Daniel Féau.
Des biens vendus à 30 000 € le mètre carré
Le retour des Américains crée « un effet richesse », explique Sébastien Kuperfis, président du groupe Junot. Et l’enthousiasme de cette clientèle américaine fortunée se traduit dans le secteur immobilier alors que les Français se font désormais plus discrets. Dans ce contexte, pas étonnant que certains de ces biens d’exception trouvent preneur à 30 000 € du mètre carré, et parfois plus.
Sur le marché, on voit donc de nombreux appartements bourgeois dans des immeubles de faubourg et dans les meilleurs secteurs du Triangle d’or et de la rive gauche. Les acheteurs américains « veulent un ancrage local, que tout le monde connaisse », explique Nicolas Pettex-Muffat. Ils sont donc prêts à débourser des sommes importantes dès qu’il y a une jolie place, une boulangerie, un caviste, des commerces. Son enseigne, Daniel Féau, a ainsi pu vendre à 10,5 millions d’euros un appartement de 310 m² rénové dans le 6e arrondissement. Une clientèle américaine qui n’est d’ailleurs pas impactée par le resserrement du crédit. « 80 % de nos acheteurs américains n’ont pas recours à un prêt », souligne Sébastien Kuperfis.