Immobilier : les premiers signes d’une reprise fragile
Un vent d’optimisme souffle sur le marché immobilier au premier trimestre 2025 ! Porté par des taux de crédit plus favorables, cette reprise reste toutefois fragile. Comme en témoigne le dernier baromètre Interkab des agents immobiliers indépendants.
Une reprise en demi-teinte
Après plusieurs mois à l’arrêt, le marché immobilier français donne quelques signes de redémarrage. En cause ? La baisse progressive des taux d’intérêt ainsi que le soutien des banques qui ont notamment contribué à redynamiser la demande.
Selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA, les taux de crédits sont passés de 4,20 % fin 2023, à 3,19 % en février 2025. Certaines agences immobilières, comme Orpi, évoquent d’ailleurs un regain d’activité à l’échelle nationale.
Pourtant, cette dynamique reste fragile et pourrait être bouleversée par un contexte géopolitique incertain, comme le révèle le dernier baromètre Interkab, publié par La Boîte Immo. Si les conditions de financement se sont améliorées, elles ne suffisent pas à relancer complètement le marché.
Basé sur les retours de près de 5 000 agents indépendants, le dernier observatoire Interkab révèle ainsi que :
- seul un professionnel sur deux estime que la baisse des taux a vraiment stimulé les ventes ;
- huit agents sur dix se montrent pessimistes sur leur capacité à conclure leurs mandats dans les trois mois à venir.
D’ailleurs, les stocks de biens peinent à se vendre, et ce, même si les acheteurs reviennent en nombre. Signe évident d’un marché encore sous tension.
Des vendeurs peu enclins à baisser les prix
Alors que les acquéreurs commencent à revenir, les vendeurs, eux, campent sur leurs positions. D’après le baromètre, 68 % des agents estiment que les propriétaires refusent d’ajuster leurs prix, malgré la correction observée en 2024. Résultat : les espoirs de relance sont contrariés par une forme d’attentisme.
Comme l’explique Olivier Bugette, président fondateur de la Boîte Immo, la baisse des taux de crédit immobilier censée relancer le marché est en partie neutralisée par « un effet d’anticipation côté vendeur ». Une forme de décalage qui ralentit l’ajustement entre l’offre et la demande.
En outre, le prix reste le principal frein à l’achat. Plus de la moitié des professionnels interrogés (54 %) le citent comme l’obstacle numéro un. Ainsi, si la mécanique du crédit devient plus favorable, elle ne suffit pas à effacer l’incertitude ambiante pour autant. Olivier Buguette pointe notamment les tensions géopolitiques, la précarité de l’emploi et le climat économique instable qui pèsent sur les candidats à la propriété comme principales explications.
Le segment des résidences secondaires à l’arrêt
Dans ce contexte, un segment de marché semble particulièrement en souffrance : celui des résidences secondaires. Selon les chiffres d’Interkab, près de 70 % des agents constatent un net repli des transactions sur ce type de bien. Une mise en pause qui serait causée par plusieurs facteurs – dont l’absence de visibilité – tant sur la fiscalité que sur l’évolution des prix.
Autre élément clé : le rôle grandissant de la performance énergétique dans la valorisation des logements. Depuis janvier 2025, les biens classés G, aussi appelés « passoires thermiques », ne peuvent plus être proposés à la location. Cela a entraîné une hausse des mises en vente, selon 21 % des agents interrogés. Toutefois, aucun mouvement massif n’est encore observé : les propriétaires comme les locataires semblent jouer la montre. En attendant un éventuel ajustement, le marché reste hésitant.