Investissement immobilier : vers de nouveaux avantages fiscaux en 2025 ?
Redynamiser l’investissement immobilier est l’un des objectifs annoncés par le nouveau gouvernement Bayrou à l’occasion de la déclaration de politique générale du 14 janvier dernier. Explication.
Une crise qui freine l’investissement immobilier
Le marché de l’immobilier locatif connaît des tensions croissantes. Et les réglementations plus strictes de ces dernières années n’ont pas aidé à encourager les investisseurs. Bien au contraire. On peut notamment relever les mesures suivantes :
- l’interdiction de louer les passoires thermiques ;
- l’encadrement des loyers dans les métropoles ;
- la fin de l’avantage fiscal Pinel dans le neuf.
Selon Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), le nombre de mandats de gestion locative a chuté de 30 % en 2024 par rapport à 2023. Cette désaffection a des conséquences réelles : 18 % des étudiants renoncent à s’installer dans certaines villes, faute de logements disponibles. Lors de sa déclaration de politique générale, François Bayrou a souligné l’urgence d’agir, mais les détails manquent encore.
Une exonération d’impôt pour séduire les investisseurs
Pour inverser la tendance et relancer le marché, Loïc Cantin propose une mesure incitative : “Investissez aujourd’hui, défiscalisez demain”. En pratique, il s’agirait de proposer au Français qui choisissent d’investir dans un bien locatif de profiter d’une exonération des revenus locatifs pour une durée de 10 ans, à condition de conserver le bien locatif pour cette durée minimale.
L’exonération d’impôt pourrait également être étendue à 15 ans pour les logements neufs ou rénovés (travaux de performance énergétique). Cet avantage fiscal “différé”, qui ne coûterait rien à court terme à l’État, est vu par la Fnaim comme un levier puissant pour inciter les particuliers à investir tout en respectant les contraintes budgétaires actuelles.
La ministre du Logement, Valérie Létard, aurait déjà exprimé un intérêt pour cette proposition qui pourrait être discutée dans les prochains mois.
Vers un statut fiscal pour les bailleurs privés ?
Outre l’exonération fiscale, la Fnaim milite pour un statut fiscal du bailleur privé souvent perçu comme une figure de rentier. Ce statut permettrait de :
- reconnaître son rôle économique ;
- offrir des avantages tels que la déduction annuelle d’une partie de la valeur du bien des revenus imposables.
Voilà une réforme ambitieuse qui intéresse Bercy. Cela pourrait figurer parmi “les objectifs de 2025”, a déclaré Valérie Létard au Figaro le 10 janvier dernier.
Alors que le budget 2025 ne semble pas inclure de mesures immédiates pour l’investissement locatif, cette double proposition — exonération d’impôts et statut du bailleur — représente un espoir pour le marché de l’immobilier. De quoi relancer l’investissement et la production de crédit immobilier tout en répondant à une demande de logement de plus en plus pressante.