MaPrimeRénov’ : finalement, le Sénat augmente le budget alloué !
Surprise. Alors que le gouvernement prévoyait une coupe budgétaire de 500 millions d’euros pour MaPrimeRénov’, le Sénat a rejeté le texte. Au contraire, il s’est même prononcé en faveur d’une hausse budgétaire de ce dispositif.
Amendement du gouvernement rejeté par le Sénat
Le budget MaPrimeRénov’ 2025, la principale aide financière à la rénovation énergétique en France, échappe à un coup de rabot de 500 millions d’euros. Déposé le 20 janvier par le gouvernement, cet amendement au projet de loi de finances (PLF) 2025 n’a pas trouvé le soutien du Sénat. Le texte prévoyait de réduire les crédits alloués à MaPrimeRénov’ de 2,3 milliards d’euros à 1,8 milliard. Objectif ? Diminuer le déficit public pour respecter les engagements budgétaires fixés à 5,4 % du produit intérieur brut (PIB).
Cet amendement, intégré dans une réduction plus large de 534 millions d’euros au sein du programme de rénovation de l’habitat, aurait eu un impact direct sur les aides versées par l’Agence nationale de l’habitat (Anah). Mais lors de l’examen du texte au Sénat le 21 janvier dernier, les parlementaires ont décidé d’aller à son encontre. Non seulement la chambre haute a rejeté l’amendement gouvernemental, mais elle a également voté une augmentation de 50 millions d’euros du budget MaPrimeRénov’.
L’enjeu climatique et social mis en avant
Les sénateurs justifient leur position par l’urgence climatique et la nécessité d’adapter les logements aux épisodes de chaleur de plus en plus fréquents. Selon leurs estimations, d’ici 2030, 21 millions de logements pourraient être exposés à plus de 20 jours de vagues de chaleur par an, contre 9,4 millions actuellement. Dans un contexte où une grande partie du parc immobilier reste mal isolée, les sénateurs soulignent l’urgence “d’adapter les logements” au dérèglement climatique pour :
- améliorer le confort thermique des habitations ;
- et réduire la consommation énergétique.
La Cour des comptes, le Haut Conseil pour le Climat et la Fondation pour le logement des défavorisés (anciennement Fondation Abbé Pierre) ont, quant à elles, rappelé l’importance d’encourager les ménages à entreprendre des travaux de rénovation.
Pas de modification immédiate des modalités de MaPrimeRénov’
Malgré ces ajustements budgétaires, les conditions d’éligibilité et les modalités d’attribution de MaPrimeRénov’ resteront inchangées en 2025. Concrètement, les propriétaires pourront toujours bénéficier de cette aide pour des gestes simples de rénovation, tels que l’isolation des murs ou le remplacement des fenêtres, sans obligation de réaliser une rénovation globale.
L’exclusion des logements très énergivores (classés F et G sur le diagnostic de performance énergétique, DPE) du dispositif par geste, initialement prévu pour 2025, est repoussée au 1er janvier 2026. De même, l’obligation de fournir un DPE à l’entrée du parcours de rénovation ne sera effective qu’à partir de cette date.
Enfin, la scission de MaPrimeRénov’ en deux dispositifs distincts, avec d’un côté les rénovations d’ampleur et de l’autre les travaux plus modestes financés par les certificats d’économie d’énergie (CEE), reste encore à l’état de projet et ne figure pas dans le budget 2025.
Si cette décision du Sénat est une bonne nouvelle pour les ménages qui envisagent de souscrire un prêt immobilier pour un bien nécessitant des travaux, la version définitive du budget 2025 doit encore être validée.