Du changement s’annonce pour MaPrimeRénov’. Alors que la subvention destinée à financer les travaux de rénovation énergétique devait être dopée de 1,6 milliard d’euros, l’enveloppe supplémentaire ne sera finalement que de 600 millions.
Un budget à la baisse pour MaPrimeRénov’
L’été 2023 a été marqué par des annonces ambitieuses lors du Conseil national de transition énergétique. En effet, le budget annuel de MaPrimeRénov’ devait bondir de 66 % en 2024, passant de 2,4 à 4 milliards d’euros. Soit un coup de pouce supplémentaire de 1,6 milliard en 2024 pour le dispositif qui est au cœur de la rénovation énergétique des bâtiments. Toutefois, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a dû se résoudre à faire marche arrière. Ainsi, ce sont seulement 600 millions d’euros supplémentaires qui seront finalement alloués. Une annonce qui intervient à l’heure où la rénovation énergétique devient un enjeu capital pour les propriétaires de logements.
Des ambitions climatiques fortes
Cette réduction de budget s’inscrit dans un objectif de réduction du déficit public. Le gouvernement continue de porter une ambition forte pour la rénovation thermique des logements. À ce titre, l’importance du diagnostic de performance énergétique (DPE) et la réduction des passoires thermiques gardent une importance capitale sur le marché immobilier. Pour rappel, depuis 2020, le dispositif MaPrimeRénov’ se substitue au Crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE). Accessible à tous, aussi bien aux bailleurs qu’aux ménages modestes ou aux foyers plus aisés, il centralise les aides publiques pour les travaux d’économie d’énergie. À compter de 2024, cette aide à la rénovation énergétique se concentre sur les « rénovations globales ». Les travaux doivent inclure au moins deux gestes d’isolation et le traitement de la ventilation. Objectif ? Gagner deux classes de DPE.
Modification du DPE
Le gouvernement a tenu à préciser que ce coup de rabot n’est pas uniquement lié à des raisons budgétaires. Thomas Cazeneuve, ministre des comptes publics a ainsi avancé l’argument des évolutions à venir du DPE. Le ministre a d’ailleurs justifié cette coupe budgétaire sur le plateau de Télématin sur France 2 : « D’abord, car on doit faire des économies et d’autre part parce que Christophe Béchu a entrepris une révision du calcul du diagnostic de performance énergétique qui peut changer le nombre global de logements à rénover ». En effet, l’indicateur de performance énergétique des logements va connaître une révision. Cette évolution :
- concerne les logements de moins de 40 m² ;
- pourrait entraîner la baisse du nombre de passoires thermiques.
Moins de passoires thermiques signifie donc moins de subventions MaPrimeRénov’ à distribuer. Pour Bruno Le Maire, cette modification du DPE pour les logements de petites surfaces devrait réduire le nombre de passoires thermiques par « centaines de milliers ».
À noter que dans sa version 2024, MaPrimeRénov peut couvrir jusqu’à 63 000 euros de travaux, avec un taux de prise en charge pouvant atteindre 90 % pour les ménages modestes, plafonné à 70 000 euros de travaux. Pour couvrir le reste à charge, le recours à un professionnel du crédit est judicieux. Cet expert sait trouver la solution de financement adaptée et négocier les meilleures conditions selon le profil et le budget.