Les taux d’Octobre 2014
On note des baisses dans toutes les régions, plus particulièrement significatives sur les durées les plus longues, suite à la baisse surprise du taux de la BCE.
Au troisième trimestre 2014, les taux d’emprunt sont arrivés à un niveau plancher, ce qui a plusieurs conséquences sur le pouvoir d’achat des ménages.
Suivant leur profil, ils font le choix d’emprunter plus sur la même durée, ou d’emprunter autant sur une durée raccourcie.
L’apport, dans tous les cas de figure, augmente: les ménages attentistes dans leur projet d’achat franchissent le cap avec des projets mieux préparés. Également, le resserrement des critères d’octroi des établissements bancaires contribue à exiger de plus en plus d’apport.
Nous assistons également à un net regain pour la renégociation
1183 projets ont abouti sur le 3ème trimestre, soit quasiment deux fois plus que sur le 2ème trimestre!
Concernant les mesures politiques, nous ne pouvons que saluer les évolutions annoncées sur le PTZ et effectives à partir du 1er octobre.
En effet, le gouvernement compte quasiment doubler le nombre de familles bénéficiaires entre 2015 et 2013. Mais les évolutions vont-elles assez loin pour redorer réellement le pouvoir d’achat des ménages?
Comme nous le montrons dans notre étude détaillée, ce sont surtout les taux bas exceptionnels, précédés par un attentisme des ménages (qui leur a permis de mieux préparer leur projet et d’avoir un apport plus important) qui les encouragent et les confortent dans leur projet d’accession à la propriété. En effet, face à des annonces en demi-teinte et qui ne vont pas assez loin à nos yeux, que se passera-t-il quand les taux finiront pas remonter?
Nous avons remarqué que la politique du logement est redevenue une des préoccupations de notre nouveau gouvernement.
Ne peut-on pas étendre le PTZ dans l’ancien, non pas dans les zones rurales mais dans les zones urbaines, ce qui permettra d’être en phase avec les besoins réels des primo-accédants? Ou encore, comme nous le demandons depuis plusieurs mois, ne peut-on pas envisager la réduction des frais de notaires dans le cadre d’un premier achat?
A ce propos, nous tenions à saluer particulièrement les initiatives de nombreux maires ou Présidents de Communautés de Communes de tous horizons, qui à défaut d’une politique du logement ambitieuse, prennent le relais des pouvoirs publics. Les mesures mises en place vont d’un prêt à taux zéro bonifié à des subventions directes pour se substituer à l’apport, à l’augmentation de la fiscalité locale de terrains constructibles, ou encore à des exonérations fiscales pour les futurs propriétaires, etc.
Il y a fort à parier que ces communes bénéficieront de retombées économiques locales en attirant ces jeunes propriétaires sur leur territoire. Ils ont compris que l’économie était avant tout un cercle vertueux et qu’il fallait tant soutenir l’offre que la demande, bien loin du clivage idéologique parisien!
Pour terminer, le dernier trimestre de l’année devrait confirmer une année satisfaisante sur le front du marché immobilier, en tous cas sur le marché de l’ancien. Le neuf, comme nous le savions tous, a continué de marquer le pas, et l’investissement locatif aussi. Nous pensons que cette tendance devrait s’inverser avec l’ensemble des mesures annoncées. Cependant, restons vigilant car les banques devraient être beaucoup plus restrictives sur la distribution de crédit compte tenu de la pression de Bruxelles sur le modèle bancaire français, unique en son genre en Europe. »
Ulrich Maurel, fondateur d’Immoprêt